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Journal onirique 0x01
05/11/2017

Nuit de 2016 ou 2017

Je travaillais sur une technique de projection astrale basée sur le rêve lucide.

J'arrive dans une sorte de jardin à l’arrière d’une vielle maison. Sidoine est déjà là. Il y a une très grande machine, une sorte de vaisseau spatial. Je pénètre à l’intérieur. Sidoine est en train d’examiner le vaisseau, il a l’air plus expérimenté et a l’air de connaitre la machine, sans forcément la maîtriser.

À l’intérieur se trouvent des rangées de sièges permettant de contrôler collectivement ou individuellement la machine. J’essaie de comprendre les mécanismes, mais tout ça ressemble à de la technologie extra-terrestre. Sidoine ne me parle pas trop. Il est à l’autre bout du vaisseau et continue d’examiner attentivement l’intérieur du véhicule.

Nous ne parvenons pas à démarrer.

Nuit du 2 novembre 2017

Je me regarde dans le miroir. Je suis en train de me préparer. Je suis une jeune est très belle transgenre noire. J’observe minutieusement le grain de ma peau dont je redécouvre les formes et la texture. Je suis beau et belle à la fois. Il me semble que c’est la première fois que je me travestis, sur un coup de tête, ou du moins, je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà fait ça avant. J’ai de beaux et longs cheveux platine, rasé sur le côté. J’applique un rouge à lèvre blanc sur mes lèvres et à l’aide d’un aérographe un voile rectangulaire, blanc également, sur le regard.

J'enfile des collants et une paire de chaussure noires à talons et semelles compensées, très féminine et élégante. Je porte à mes oreilles de belles boucles argentées triangulaire. J’hésite à mettre une jupe ou un mini short satin. Mon choix se porte sur le mini short. La question se pose maintenant de savoir quel volume donner à ma fausse poitrine. En ai-je besoin? Pourquoi pas. Je me mets un soutien gorge noir, que je rambour avec ce que je trouve comme tissu. Je n’en mets pas trop. Il me faut quelque chose d’harmonieusement proportionné. Je m’habille avec un débardeur à col roulé noir et enfile par dessus un blouson en cuir à manches courtes. Au risque d’en faire trop je ponctue l’ensemble avec des gants long et noir. L’ensemble me donne une curieuse allure, comme si je venais du futur. Je prends mon petit sac à mains et sort dans la rue.

L'angoisse et le malaise monte en moi, en même temps que l’excitation. Et si on me reconnait? Et si on m’agresse? Si je rencontre un homme ou une femme et que nous voulons faire l’amour, comment me comporter? Je croise des collègues de l’école, certains ne me remarquent pas, d’autre si. Je vois qu’ils me désirent alors qu’ils ne me reconnaissent pas. Je croise une collègue, elle me sourit et me demande si on se connait. Au coin d’une rue, mon prof d’anglais me reconnaît et me fait un signe de la main. Il est amusé de me voir ainsi, mais il n’est pas malveillant. Cela ne le surprend pas de ma part me dit-il. Des passants me sifflent.

Je songe à ce que je suis. Je suis exactement ce que je désire et que je ne parviens pas à avoir. Mais je suis aussi moi. Une part de moi en sommeil depuis très longtemps. Nous sommes deux à présent en moi-même. L’homme et la femme. Peut-être sommes nous d’avantage. Je me sens infiniment fort et fragile à la fois. Ce sentiment de complétude que je cherchais depuis si longtemps existait en moi-même. Je n’ai pas besoin de désirer les femmes. Je peux m’aimer moi-même, et ainsi aimer les autres. Leur corps et leur âme.

Je songe à en parler à mon père. J’entreprend de l’appeler. Je le visualise clairement à l’autre bout du fil. Il me reproche de ne pas me montrer raisonnable. Je lui fais honte et ma véritable nature, binaire, le déçois. Sans surprise l’image qu’il se fait de moi est tout autre de ce que je suis vraiment.

La beauté ou la laideur ne sont pas universels, mais dans l’œil de l’observateur.

Nuit du 3 novembre 2017

On regarde un film d’horreur cyberpunk intitulé Nevnov datant de 2009. Je finis par plonger dans le film, c’est très confus. Je retrouve des éléments visuels présent dans BioShock. L’action se déroule dans un bunker tentaculaire dont il est impossible de s’échapper, plongé dans l’obscurité et partiellement inondé. Des créatures rôdes et d’innommable secrets nous attendent. On comprend vite qu’il n’y a rien à sauver. L’eau est infestée de méduses cubozoaires mortellement dangereuses dont les piqûres sont atrocement douloureuses. L’horreur qui nous assiège n’est pas une chose avec laquelle nous devons ou pouvons lutter, mais plutôt quelque chose qu’il nous faut accepter. Comme un nouveau paradigme. Les ténèbres qui nous dévorent sont comme autant de lumières noires révélant nos pires souffrances psychologiques et traumatismes.

On pourrait penser que c’était un cauchemar, mais en fait non. C’était plus comme un cheminement à l’intérieur de ce qu’il y a de plus sombre dans la conscience.

Nuit du 4 novembre 2017

Nous sommes une unité d’élite. Un groupe d’individus dont l’âge varie grandement, sélectionné me semble-t-il pour nos aptitudes. Réflexes, maniement de l’arme à feu, condition physique. Nous sommes, en quelque sorte, des supers héros sous contrat. Nous sommes une petite dizaine et certains d’entre nous rentrent seulement dans l’adolescence alors que d’autres, comme moi sommes déjà de jeune adultes. Difficile de relater les circonstances de notre rencontre, l’action effrénée m’empêche de me souvenir, seul compte notre objectif. Nous devons amener à destination, saint et sauf, une personnalité importante. Cette destination, c’est la cathédrale au cœur de la ville.

Nos véhicules, bijoux de technologie, filent à toute allure, assistés par des tirs depuis l’espace dégageant la routes de nos assaillants. Ce matériel, ainsi que les satellites nous prêtant mains forte sont de mon invention et ne sont pas de trop, l’ennemi est en sur-nombre et nous sommes forcés par moment de nous disperser dans de vastes décors urbains mêlé à des environnements naturels sauvages présentants de gros risques. Nous rentrons dans des zones où se trouvent des civils, une nouvelle contrainte s’impose à nous, et nous oblige à cesser de faire feu.

Je donne alors le signal pour nous mettre en position. Les satellites vont générer depuis l’espace des leurres et des obstacles. Mon équipe est alors voilée par des formes géométriques régulières rendant impossible notre identification, et donc la localisation exacte de notre colis dans notre unité. Pour fonctionner ces voiles semi-virtuelles ne doivent pas être trop éloignés entre eux. Alors que nous filons à toute vitesse, le plus jeune d’entre nous, qui est également le plus virtuose au commande de son bolide, est obligé de se séparer et d’emprunter une route singulièrement sinueuse et dangereuse. Grâce à la vision par satellite, je suis capable, au commande de mon propre véhicule, de suivre exactement l’action de chacun d’entre nous. J'indique à mon jeune ami qui s'éloigne comment nous retrouver au plus vite pour reprendre notre position et sauver notre couverture. Notre colis est au moins aussi habile que nous autres en matière de pilotage et de défense, mais du fait de son importance, il était totalement exclu de laisser cette personnalité effectuer le trajet seule puisque, de toute évidence, le contre-espionnage était parfaitement au courant de nos plans.

La course poursuite est effrénée, et contrairement à nous, l’ennemie n’hésite pas à ouvrir le feu sur notre équipe quitte à blesser des civils. C’est notre dernière mission et sans aucun doute la plus difficile, celle où tout se joue maintenant. Nous parvenons finalement à rentrer dans la zone de la ville dont le niveau de sécurité est naturellement suffisant pour repousser et dissuader nos assaillants de poursuivre leur manœuvre. La cathédrale commence à être visible et n’est plus dissimulée par les grands immeubles de la ville. Je profite de cette accalmie pour faire le point sur notre carrière et la situation. ???? est parvenu à nous retrouver en empruntant un chemin extrêmement étroit et mortel. Ses réflexes sont hors du commun, je me demande s’il a conscience du danger. ???? et ???? comprennent que nous avons gagné, j’entend dans mes écouteurs qu’ils s’échangent quelques mots coquins. Nous avons gagné. Une sorte d’euphorie et de soulagement nous envahie. Seul notre colis se montre parfaitement stoïque et reste maitre d’elle-même. Très alerte et professionnelle. Nous la déposons au pied de la cathédrale où sa sécurité viens la chercher.

C’est finit. Mes camarades sont soulagés et fier. J’éprouve moi-même un grand sentiment de satisfaction et de puissance. Nous avons vraiment assuré. Nous avons mis en déroute la plus grande menace qui pesait sur le colis. Je rappelle à mes collègues que nous passerons dans quelques heures un entretien individuel pour présenter notre rapport détaillé. Mais ça ira, nous sommes les plus forts. Oui. Je réalise alors, comme pour la première fois, que nous sommes vraiment les plus forts.

Je m’éloigne un peu de mon groupe, songeurs. La fête bat son plein en ville, au pied de la cathédrale, où un événement est attendu. Un discours de notre colis? Où peut-être une avant première? Des stars de cinéma semble être attendu. À mesure que je marche un sentiment d’inquiétude m’envahit. Nous sommes les seules à connaitre le système de sécurité du colis aussi bien, et étant sous contrat, théoriquement rien ne nous empêcherait de changer de camps, si ce n’est notre loyauté. Nous somme la dernière menace potentiel pesant sur la personne que nous protégions quelques instants au par avant. Je reviens alors voir mes camarades, toujours très joyeux et enivré par l’action dont ils ne cessent de se vanter, amusé et fier.

« Écoutez, c’était notre dernière mission avec ces gens là, au moment de faire notre rapport individuel, il se peut qu’ils tentent d’en finir avec nous. Soyez tous extrêmement prudent. »

La joie s’efface de leurs visage, je retrouve le sérieux et la concentration auquel ils m’habituent tous en mission. Un voile de tristesse et de fatigue obscurcisse légèrement leur visage.